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Tag - Rock bourrut

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lundi, octobre 2 2023

BARONESS - Stone


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Le cœur d'un mélomane n’oublie jamais l'âme d'un groupe qu’il aurait voulu aimer toute sa vie.

Baroness est apparue au milieu des années 2000 à  Savannah, dans l'État de Géorgie, comme peut-être le groupe le plus excitant et le plus polyvalent d'une renaissance grouillante du métal sudiste. La musique de Baroness a évolué dans le temps de maturité de ses musicien.nes, à la fois complexe, issue d'une terre de contraste et de cette simplicité qui émerveille mon cœur à chaque écoute, par sa présence et son aura. Le groupe a fait le deuil des rives entre les styles pour la création unique de son genre.

Depuis le « Red Album » les pochettes sont toujours colorées, avec une teinte principale qui en notifie le nom de l'album, tonifiée par d'une présence féminine, animales, florales, et de matériaux. On les déchiffre avec autant de minutie qu'une pochette d'Iron Maiden, chaque détail compte, et met en relation avec les compositions de l'opus en question. « Stone » est la première pochette a rompre avec le thème chromatique, je n'ai pas trouvé trace de clous cette fois-ci. Premier point qui me permet de pointer la variation du groupe. Baroness est l'un des groupes les plus remarquables et les plus compétents à l'intersection du heavy metal, du hard rock et du psychédélisme, avec un mélange des Allman Brothers Band, Pink Floyd, Genesis, Neurosis, Eyehategod, Kylesa.

Les tempêtes de pluie de « Stone » m'apportent la paix intérieure,une obscurité précoce, et son tonnerre enflamme mon âme. Le groupe y agite sa mélancolie avec la douceur des mains de la pluie, et malgré l'obscurité sa musique fleurit comme une orchidée noire. Baroness compose des titres d'Americana avec la peau d'un rock stoner avec des écailles, des nerfs de sludge capiteux.

Mort à l'ancre, Baroness largue les amarres, part dans son délire d'encre vaporeuse, un art pictural qui donne vie à la musique le soin de traduire ses rêves. Il trouve toujours cette capacité explosive de lancer sa bulle émotive vers les cieux avec des lignes trémolos de guitares mélodiques, des harmonies vocales, et en même temps de faire télescoper les écumes rageuses, effrontément ténébreuses. Sans qu'il en soit une simple dualité de ton, mais plutôt une saveur unanime, les compositions des Américains parviennent à sonder dans les profondeurs sensibles, à souder toute une épopée sonique, à sourdre un geyser d'agonie et de félicité rêveuse abstraite, pour transplanter en quête de sens musicale cette traduction rêveuse.

Les paroles ailées font naître des errances poétiques noctambules éprises de songes, dont la moiteur est teintée de résilience et de souffrance. Pour une fois la production n'est pas « noyée » dans un maelstrom, ce qui permet d'entendre toutes les nuances.

Baroness nage dans son expression musicale avec une liberté de création, et de ton qui le distingue dans la branche des grands auteurs Américains. Si il paraît évolué dans un prog décousu composées de pièces détachées rouillées, il faut admettre qu'au-delà du domaine des songes, Baroness apporte une lecture vive et métaphorique de son évolution de la scène métal underground contemporaine, ainsi que de son élévation de l'Americana rock avec des titres tentaculaires et concis. Il te faut pénétrer dans ce mirage, vision, chimère, méditation, phantasme, avec la capacité d’accueillir ce qui vient à toi et en toi, sans comparaison avec la discographie du groupe, pour être au plus près.

« Une ligne directrice importante chez Baroness est que nous n’aimons pas nous répéter. Tout dépend de la volonté de prendre des risques. Quand j'étais plus jeune, le but de la musique était d'être différent, de ne pas faire la même chose, de ne pas écouter les parents ou de respecter les règles. C'est un peu bête, mais en pratique, ça marche. C'est vraiment terrifiant d'en être au sixième disque de sa carrière et de penser qu'il va falloir suivre son histoire plutôt que d'inventer continuellement. Nous avons donc redoublé d’efforts pour inventer continuellement pour voir où cela nous mène. Je pense que ce disque en est un bon reflet. Stone est beaucoup plus vivant, plus direct. » John Dyer Baizley (chanteur, guitariste, compositeur)




vendredi, août 11 2023

XTREMEFEST 2023 - FOREVER MILITANT



Selon Sigmund Freud « Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose ». Aujourd'hui les mots sont comme une brise qui parfois ouvre un volet, mais ne pénètre jamais à l'intérieur si la fenêtre est fermée. Passer des nuits blanches à turbiner des textes de free jazz avec un gout de café noir le lendemain, juste pour un pouce levé sur facebook, ahahah paye ta loose perditos !

Aloha les passionné.es de Convivialité, Respect, Inclusion, Solidarité, la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance l’Xtremefest l’avait bien pigé pour vous gâter ce dimanche 31 juillet, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

Pendant l’entr’acte du site électrique vous pouviez aller au lac accessible de 10h à 20h, par le télésiège situé sur le parvis de Cap Découverte ou par la navette gratuite située à la Maison de la Forme. En bas vous aviez une plage de sable fin avec baignade surveillée, des toilettes, un point d’eau, les activités nautiques (wakeboard, paddle, pédalo…) et une auberge proposées par Cap Découverte, vous aviez aussi et première pour le festival, une scène acoustique et un bar proposée en collaboration avec l’association Tonight We Folk ! Dans ce petit chapiteau cosy tout au long du week-end sont passé.es : Heeka, Mike Noegraf, Trint (des incos), Windflower Union, The sobers. Nous avons vu Yawners, il y avait un super son, musicalement c’était plaisant au début, puis redondant par la suite, il manquait au moins un(e) autre musicien.ne pour l’accompagner et mettre du relief.

L’initiative de cette scène est remarquable, cool moment, j’espère que cette première aura une seconde mouture pour l’année prochaine. Avec les collisions et contusions que le public s'était déjà administré, en arrivant à la plage il ne m’aurait pas semblé extravagant de voir des gars en train d'essayer de faire des ricochets avec du sable par exemple.

C’est vrai que c’est un grand plus pour les festivaliers ce lac, puis avec des concerts les pieds dans la flotte. Ici vous vous sentez peinard, lâchant du lest, calme, détendu, dans l’attitude de David Lee Roth de Van Halen en 1979 qui disait « J'ai essayé le jogging, mais ça faisait tomber les glaçons de mon verre. »



Je ne connaissais pas le trio PLASTIC AGE et j'ai vraiment apprécié leur indie rock, la structure de leurs compositions dynamisée par une filiation fofolle aux B-52’s, Pixies et au post-punk anglais du début des 2000's. Le groupe s'est donné sur la scène de l’Estafette comme un soleil et a recouvert son ombre d'une aura qui viendra saupoudrer un set fruité, ultra-vitaminé et hyper dansant (quelle rythmique), venimeux et aimanté d'une euphorie émotive (guitare et chant basse). J’ai trouvé le groupe en osmose, plein de peps, et leur live a propulsé un attrait joyeux et explosif. Le set m’a touché comme un poème que j’avais rencontré dans un rêve peuplé d’écumes et de décibels. Ce fut une très belle découverte.


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Yo jeune fauve, ce matin tu avais pris grand soin de te raser et de te passer de la lotion après-rasage. Vu ta tête de constipé devant le début de set d'UNDERGROUNG THERAPY et son mood metal rock garage grunge indie rock, tu savais que tu t’étais chié et que c’était davantage du synthol sur ta nuque qu’il fallait. Dans le pit de la X cage c’était Samson de Tolosa contre Béziat…du Tarn, et ouaie ! Le groupe tricota sur le fil du rasoir les entrailles d'un set peuplé de laine et de sang sous ses coutures musicales. Dans la fosse les gars sont jeunes, dynamiques, ils aiment le contact, les sports de combat, une discipline de heurt, et en même temps ils sont remplis d’ecchymoses existentielles, ils se cognent au réel. Underground Therapy a malaxé son patchwork sonique menant un set à l’épée et atteignait la brûlure vive qui reste.

MADAM est un palindrome et surtout un trio féminin choc de rock garage et il déménage ! Leur 5 titres EP ll » a été mis en boîte au Swampland Studio par Lo' Spider (Jerry Spider Band), gage de qualité. Un torrent de lave rock, heavy, grungy se répand sur la scène de l’Estafette et rapidement le trio n’est plus qu’une parcelle d’âme unique qui se tisse sans césure. Une seule âme impalpable de l’un à l’autre corps musical vient se répandre. Leurs compositions venaient nous frôler d’une obscurité aveugle puis nous pénétrer par une force impétueuse, en laissant derrière elle des frissons de fées légères. Il y a quelque chose de très farouche et d’à la fois mystique dans leur musique attirée par la noirceur, avec laquelle ce trio a pris vie dans le cœur de la musique du diable en Reine solaire du crépuscule.

THE DESCENDENTS ayant annulé ce sont nos bons vieux $HERIFF qui ont dégainés un set au soleil de plomb. Des salves de hits, joués à toute berzingue, avec du fun à gogo, des refrains repris en chœur, poings levés, bref comme d’habitude un super moment avec les Montpelliérains.


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Pas vu SNUFF, mais Junk et Vincent oui, et ils ont adoré, tant mieux, dans le pit il s’est échangé beaucoup de carte de punkémons entre initié.es.

A l’Xtremefest il n’y a pas de personnes qui essaient d’être différentes juste pour être différentes. Il n’y pas une unité de clonages, d’individus moulés dans le formol d’une hype réfléchissante, il y a un consortium d’individu.es formant l’Xtremfamily, où l’excentricité est une énergie.

L’inclusivité est naturelle dans l’underground, la coalition contre-culturelle a toujours promu une zone à défendre pour les minorités. Il existe et existera malgré tout, des connards dans le lot (pas le département hein) pour ternir la communauté. Parce que des gars ont abusé de leur pouvoir de domination, ce sont tous les autres qui payent derrière. A l’Xtremefest tu n’es pas comme un retraité dans les rues de Bangkok, la fête responsable veille au grain. C’est une bonne chose qui a valeur et déférence.

L’époque implique quotas et règles pour justifier la mutation en cours de l’après Mouvement #MeToo. C’est aussi une époque où tu peux subir l’opprobre et la vindicte populaire dès le moindre propos ou humour malhabile. Je me souviens qu’en janvier 2015 l’opinion était Charlie Hebdo, aujourd’hui c’est loin tout ça. L’impression que l’on glisse dans un abus où il y aura des réunions fondatrices permettant la mise en place de décret dragibus dans le pit, pour jouer à l’aquaponeys participatif pendant le concert d’un groupe de hardcore trans.

Qu’est-ce qui différencie la sororité active de la virilité dans le pit ? Juste le poids des mots pour en traduire la valeur. Une fille et un gars dans un pit c’est juste 2 personnes qui pogotent.

Pour le moment c’est une nouvelle époque, nouvelle mœurs, nouvelles addictions, et tout ce qui viendra du passé sera de la merde en barre. Cela a toujours existé pour chaque génération qui a foutu en l’air la précédente. Faut bien faire son trou, alors ça creuse. Si tu ne comprends rien de l’époque actuelle, c’est que tu es bon pour le cimetière des pachydermes. Tu te conformes où tu crèves, traduit comme un boomer, un réac, etc…Puis vous écouterez un bon vieux Cannibal Corpse en repensant à votre vie d’avant. Ce qui est chiant aujourd’hui c’est le quota. C’est réduire l’humain à un individu et à une communauté de genre, catégorie, variété, et ça AVANT, dans le punk rock, ça n’avait pas lieu. Tant mieux si les trans, homo, femmes, bi, etc…soient accepté.Es partout, tout le temps comme ils sont, et c’est NORMAL dans une société qui a conçu les droits universels des citoyen.Es, et de l’homme/femme/handicapé.es/trans/bi/d’un gars qui met le lait avant les céréales, et etc...

Nous les aimons !

Le week-end suivant l'Xtremefest je suis allé à un festival de musique électronique, le FAMILY PIKNIK à Frontignan, et j’ai remarqué que l’inclusivité était bien présente, que tout le monde profitait du moment sans qu’il y soit un service de vigilance. Apparemment dans la musique électronique ils ont déjà passé ce temps de renforcement pour faire le tri des brebis galeuses, déjà parce que c’est dans l’ADN de cette communauté de cœur, et aussi peut-être car je présume que les gens qui ne partagent pas les mêmes valeurs ne viennent pas se mélanger avec l’inclusivité de la communauté électro/techno.

J’évoque ceci car j’ai eu des confrontations avec des articles (et même rejeté), soit les personnes n’avaient pas saisi l’amorce d’humour, et ceci est une interminable éducation (Charlie Hebdo a dû et doit encore expliquer le dessin qui suscite la polémique), soit les personnes ont un esprit si obtus que rien ne plus outrepasser de leur vérité radicale (essayer de parler à des kalachnikovs).

Il m’avait toujours semblé (apparemment naïvement) qu’en faisant fi des genres, catégories et variétés, être punk c’était avant tout une liberté d’esprit, de création, de confrontation d’idées et d’échanges de point de vue, de respect pour les minorités, et de fraternité. Il est nécessaire de protéger mais pas asservir la totalité à des protections liberticides, limitant l’accès à un point de vue et d’humour aussi incommodant que de dormir en cuillère avec Gérard Depardieu soufflant une haleine de hareng séché une nuit de fête du Beaujolais.

Par ailleurs, faut-il mettre des faux rires de sitcom américaine pour faire comprendre qu’il s’agit d’un trait d’humour à chacun de mes textes ?



A l’Xtremefest j’ai vu (en autre) deux bonhommes s’embrassaient goulûment, j’aurais pu aller vers eux pour leur demander ce qu’ils pensent de l’inclusivité mis en place par le festival ? et s’ils se sentent (assez/enfin) admis ? Mais j’ai fait comme d’hab, je n’ai vu qu’un couple qui s’aimait.

Jusqu’à peu le festival Xtremefest n’était ouvert qu’aux festivaliers, œuvrant une teinte de mystère comme un portail spatio-temporel dont les plus grosses supputations concouraient autour de soirées-raclette vegan au chou romanesco à 5h00 dans le camping, que tous les festivaliers ont la même élocution que les acteurs de « Sous le soleil », qu’ils utilisent du savon hydratant au beurre de karité en portant des t-shirts noirs, puis surtout que l’unique danse est proche d’une mêlée de rugby et que la musique est très violente. La gratuité du jeudi soir aura permis de combler le mystère, car ici on ne fait pas de manières, on mange avec les doigts en tapant sur l’épaule d’un collègue pour lui indiquer « Cool Raoul ! » même si le concert à commencer.

Le comble du partage c’est d’avoir un affabulateur de ta propre communauté qui profitera d’un pouvoir quelconque pour soumettre à sa volonté et pulsion. C'est une vendetta sur l'ensemble et une double injustice, pour celle ou celui qui a subi la violence sexuelle ou et sexiste, et tous les autres qui seront jeté.es dans le même sac que le salaud parce qu'ils seront jugé.es responsables et tiers. Le comble du partage c’est aussi d’ouvrir les écluses à d’autres pour faire découvrir toute une communauté de musique, d’univers, etc…Et dans le lot de trouver une minorité de personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs que les tiennes, et agissent différemment, parce qu’elles ne connaissent pas les codes et valeurs, mais aussi de trouver encore une autre minorité dans ce lot qui n’en ont strictement rien à foutre, et profiteront du tout-venant selon leurs pulsions. C’est un risque. Quand il y a un risque on met en place des protections communes (fête responsable) et à défaut des protections individuelles (l’assurance de vôtre vigilance).

Mais que tous ces efforts ne nous limitent pas et ouvrent l’espace à davantage de tolérance, tout en respectant la sève de ce qui nous a défini et construit. Je ne sais pas si la démocratisation de l’underground est en cours ? Pour constater que bientôt à la plage des enfants au doux nom fleuri de Capucine et Clothilde joueront à faire des circle pit dans l’eau à force d'une réappropriation des codes, et qui vous proposeront de « faire la course » pour savoir qui est le plus fort, et vous battront en vous expectorant « Cheuuuuuuuuu ! »


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Le groupe SCOWL a démonté-remonté son public comme un parachutiste son famas avec son punk hardcore américain. Formé à de Santa Cruz, Californie, ce groupe arrive du pipeline métaphorique de la sous-culture punk post-Warped Tour, avec cette nouvelle vague régénératrice distribué en autre par les groupes Gulch, Drain, Sunami, Scowl, Xibalba, Skeletal Remains, Maya Over Eyes, Real Bay Shit, Angel Du$t, Code Orange…

Remplie de voix haletantes, de mélodies luxuriantes et d’une introspective fondamentale Scowl active de Judge pour son hardcore Xxxtremement racé et direct à The Adolescent des titres accrocheurs, fureteurs des crevasses et d'une ruée constante de tonalités vocales continues dans une rafale HxC de rock grunge déformée à combustion lente.


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"Scowl nous donne l'opportunité de nous exprimer pleinement exactement comme nous le voulons. La mode et l'art adjacents à la culture punk ont ​​toujours été une énorme source d'inspiration pour moi et tout ce que j'ai fait » dixit la chanteuse Kat Mos, dont l'esthétique amusante et mignonne (habillée avec une jupette de pompom girl, cheveux vert Green Day époque ‘’kerplunk !’’, des converses rouges, socquette blanche et t-shirt Gorilla Biscuit) est en contraste avec le dérivé masculin standard audacieux souvent associé au hardcore. On ressent que sa filiation majeure va de Kim Gordon à Kathleen Hanna. Sur scène son style est personnel et dynamique, elle grogne et hurle des frustrations qu'elle revendique avec assurance et cool. Nous ne sommes pas dans le pessimisme grunge qui ramène tout à soi et de son « Si mes yeux pouvaient montrer mon âme, tout le monde pleurerait en me voyant sourire. » de Kurt Cobain, mais pas loin quand même, disons le cul prit entre la synergie contemporaine assez narcissique des réseaux sociaux et qui s’active en permettant de faire avancer l’inclusivité tant identitaire que musicale.

J’adore leur logo, avec son lettrage nuageux et d’une fleur pour le O. Deux covers seront interprétés avec le « Do You Wanna Dance » des Ramones et « 99 Luftballons » de Nena, sinon ça a joué fort, avec un bon esprit. Gwardeath était au premier rang en mode lover et il était tout ébouriffé à la fin.

FOR I AM généra une fissure de punk rock bien ample entre le grillage de la X Stage, générateur de ce que l’on nomme une déculotté. L'air était satiné de mélodie, mastiqué de cette punkgum étoilée et agitée de cendre. Pour tous les karatékas du pit la journée était en Saturne et viendra rendre visite dans leur garage sonore en provenance de Détroit. En résumé un doliprane eut été cependant plus efficace. For I Am laissera une démangeaison punky sur l’asphalte et agitation dans les cœurs.


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Pas vu GOOD RIDDANCE mais Junk et Vincent oui, et ils ont adoré. Apparemment ça a bougé sauvagement au point que Junk se fraya un chemin dans la houle du Mordor, en pays de Sauron quand il fait du skateboard, et parviendra à prendre des photos comme s’il était dans la lave des Failles du Destin. Vincent avait mangé des épinards donc aucun soucis.

J’écris avec plusieurs niveaux de lecture à différente hauteur de vue, exemple : « Toutes les choses coulent » selon Héraclite ou le capitaine du Titanic ?

Si tu n’a pas saisi, poursuit quand même ta saine lecture…


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« Celui qui n’a pas de sang sur son épée quand il crève, je viole son putain d’cadavre ! » citation prise dans Game of Thrones, similaire à ce que j’attendais de la part du public pour le set de WALLS OF JERICHO.

Candace débarque en mode prof de fitness, et là tu sais communément que ça va taper fort et que tu vas souffrir. Le groupe ne tape pas, il frappe très fort et de suite. Les mecs qui avaient allumé une mèche de leur bédo haschischien vont cracher leur poumon dans une trachée en feu, et déféquer par la suite comme des canards un liquide verdâtre tellement ils en auront chié.

Le groupe provoque la même électrisation dans le pit quand les quignons et électrons libres gagnent en mobilité combatives et lorsque la circulation du courant est facilitée de partout. L'intensité du courant qui se met à circuler dans les corps provoque, théoriquement, des picotements très désagréables mais, dans la pratique, l'expérience est tout à fait déconseillée quand l’ébullition gagne en connerie et bravoure guerrière. Donc soit il y a un problème de son, soit un gars est en train de se faire péter les vertèbres, ce n'est pas possible autrement. Des gars qui pratiquent le tricking (sport extrême issue des arts martiaux) ont jumelé il me semble différentes acrobaties du taekwondo, de la gymnastique, capoeira, freerun et breakdance dans leur danse combative. Pendant ce temps Walls Of Jericho répandait la foudre, le lancer du char d’assaut et tout le monde était content de prendre sa dose de fonte.

Bon c’est propre, professionnel, rien ne dépasse, tout est projeté dans un process bien établit. Assujettit au riffing la fosse est surtout en mode servage de Candance en suivant ses directives avec l’attention d’une classe de court préparatoire avant la fessée d’une dictée surprise. Elle rage avec autant de ferraille qu'un gitan avec ses chevalières le poing fermé, et rapidement le set tourne en moissonneuse batteuse pendant la moisson juste avant que pète un orage démentiel.


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Quand enfin l’infirmerie est pleine, Candace passe en mode pilate, pour travailler le muscle profond. Les fans de muscu ont réduit leur taux de masse graisseuse sans entraîner de réduction de la masse musculaire, les karatékacores font du ninjutsu mais au ralenti, les jambes semblent plus lourdes, les traits sont tirés….pas grave. Hey à l’arrière avec celles et ceux qui sont resté.es pacifiques, on vous respecte aussi parce vous avez déjà effectué une roue arrière avec le vieux vélo de pépé en 1996, hein !

J'ai remarqué un truc particulier pendant ce feu de la saint Candance. Je vous plante le décor, simple, basique. Le géant qui doit jouer 3ème ligne au XV ariégeois de Saverdun, munit de ce regard où l’on sent que quelque chose œuvre dans les sous-couches avec des gastéropodes se promenant dans sa tête. Il avait une assisse de rhinocéros avec ses cuisseaux de fûts de bière, peinard, il dépassait de la mêlée tel un mirador et personne ne le faisait chier. Juste à côté de lui une tige de fer, aussi nerveuse qu’un toxico en sevrage, et tel un bon chien de meute, toujours prêt à sauter dans un étang glacé pour ramener de la plume dans le feu de l’action, la tige de fer s’en est allée pour jouer à la bougie de 103 et foutre un allumage dans tout le pit pour faire résonner les corps à l'heure du pâté de campagne. Bien entendu, les jeunes chiots de la fosse ont suivi avec la truffe en l’air, langue pendante et le bordel a crépité d’un pet de cassoulet. La bétaillère s’est mise à tourner comme une bétonnière Portugaise, suffocante de poussière de ciment un jour de crépis grossier. D’un coup les gastéropodes qui se promenaient dans la tête du géant venaient d’allumer un néon rouge et qui clignotait comme le Dallas de la Jonquera. En s’apercevant que son comparse se faisait valdinguer comme l’on tourne les serviettes dans le Béarn au loto des chasseurs, aussitôt il est rentré et a prêté main forte (et c’est un euphémisme), en soulevant un mètre cube de boyaux et d’os humain de la surface du sol érable, juste pour s’éclater avec son copain. Après ? Demandez au thanatopracteur de Blaye-les-mines de vous raconter la suite…

Par ailleurs, Walls Of Jericho finira avec son titre "Revival Never Goes Out Of Style" datant de 2004 empruntant le sing along "Bro Hymn" de PENNYWISE de 1991. Junk Cacahuète l'avait remarqué, et ouaiiiiiiie !

Pas mal de gars ont kiffé le trio CIGAR. Oui ‘’kiffé’’ c’est dire de leur âge.


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Composé que de gars, formé à Portland le groupe a fait glisser une rasade de sk8 punk rawk. Je ressens ce groupe comme le café, dans la délice, l'amertume et la dépendance. Punk mélo est une définition de la fin des 90’s mais qui vient à propos justifier un choc névralgique musical suffisamment intense devant la X Stage, à l’heure où les braves étaient en train de se recoudre après le bulldozer de Détroit.

Un jeune m’a bousculé avec l’intensité de partir au front munit du regard de la joconde parce qu’il voulait jouer à l’homme mystère, un quart d'heure après il était sur le côté droit en PLS avec le sourire de Mona Lisa. Je décidais de m’avancer plus que de raison dans le feu de l’action. Coupe mulet, une odeur de Bacalhau et des paluches de maçon portoss venaient s’abattre devant moi, il me semble que c’était celle du gars du crépis de Walls Of Jericho, elles étaient rugueuses à te décoller deux centimètre de couenne d’un pet…Oui de cassoulet, toujours, Toulouse est proche. Ça se cambre le torse en priant l’abbé tonnière, prêt à t’abattre des parpaings plein de 50. Même avec du punk mélodique les ratiches tombent comme les feuilles d’automne et les ortho-dentistes d’Occitanie avaient déjà préparé les gouttières pour lundi. Je m’accordais à revenir à l’arrière, avec les sages. Le groupe poursuivait son assemblage mélodique, avec mitrailleuse à la batterie, une basse qui doit faire saigner les doigts et des lignes de guitares créatives avec une gamme vocale tout aussi impressionnante pour le leader Rami Krayem. Efficace.


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Le dernier groupe à jouer c’étaient les Arizoniens d’AUTHORITY ZERO, pour un set bien mélo aussi, avec son mélange de Bad Religion, Pennywise, Sublime. Bien fait, le public ne rechignait pas à la saveur flottante d’un set actif. Ça passe crème ce bonbon qui n’est pas pour la gorge mais pour mâchouiller tranquille en remuant du croupion. Un macho dirait que c’est du punk de gonzesse, mais c’est un con. Attention dans le cadre fixé par la Convivialité, Respect, Inclusion, Solidarité, finalement en termes d’inclusivité, il faut aussi inclure ce macho, même si c’est un con ?

Nous sommes toutes et tous le con de quelqu’un, c’est la base de l’humilité de la scène punk hardcore, qui laisse une existence et non une place vacante à celle et ceux qui y viennent.

Ce groupe m’a fait l’effet nostalgique de la pluie chaude et collante de fin d'août qui tombe d’un ton flasque et épais après un épisode caniculaire, dont on sait que l'été ne reviendra pas.

Voilà l’Xtremefest 2023 était fini, sachez qu’un vote à main levé avait lieu à la charcuterie musicale dans la nuit de dimanche à lundi pour attribuer un titre honorifique ainsi qu’un sous-pull en acrylique pour cet été, au meilleur ronflement du camping.

Conclusion de la contusion sonique :

Le temps dissout l'inutile et préserve l'essentiel, l’Xtremefest a changé de lieu mais pas d’âme. Ici le collectif passe avant tout, et si chacun est un être indivisible, il se confond dans cette foule en un arc-en-ciel de couleurs. L’xtremefest est conçu par une association, mot à sens multiple qui signifie beaucoup avec souvent très peu, dont la passion l’emporte à faire un usage humaniste de chaque création réalisée. L’xtremefamily voit le feu dans ton corps, l'enfant dans ton rire et l'océan dans ton cœur. Elle offre une profondeur à l’existence en y joignant le culturel à l’engagement, le territoire à l’échange, le respect à l’inclusivité. Ce fut un week-end fait de remous et de sensations dans l’écume de 3 jours insensés pour des souvenirs enterrés à des moments bien vivants. En quittant le lieu vous deveniez un dimanche soir d’automne en hiver. Alors vivement 2024 avec l’Xtremfamily, parce que si vous avez fait le choix d’un crédit Sofinco pour aller au Hellfest 2024, vous aurez effectué le choix du spectacle et non celui du cœur.


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Les winners du jour :

Les malheureux cyclistes venus depuis Carmaux (ils se reconnaîtront) qui n’ont pas eu la force nécessaire de reprendre leur mode de vie de pédale dans la nuit de dimanche à lundi, devaient répondre à la question suivante pour rentrer chez elle : Pourquoi le mot estomac se termine par un C ?

Le gars élevé au croustibats à l'ail et aux fines herbes qui pogotait en dégazant des aisselles. Il deviendra ami(e) avec un randonneur vêtu d’un chapeau de paille et d’un bâton de marche en châtaignier aussi trémoussant en conversation qu’une cystite.

Le gazier avec une barbe et le haut des joues luisantes similaire au nains de blanche neige, qui a dû renverser l’équivalent de 10 verres sur les festivaliers par son état d’ébriété, son téléphone aura comme sonnerie d’appel le riff de « Money For Nothing » de Dire Straits et sera sur la mailing-list d’un commercial ayant sans arrêt de légères quintes de toux et spécialiste d’analyses d’urine.


Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète sur la page FB du WallaBiZine.



Merci à :

Junk Cacahuète et Vincent Big Jim, ils ont galopé comme une trotteuse durant tout le week-end avec leurs appareils de mesure visuelle émotive, avec l’esprit du lapin d’Alice Au Pays Des Merveilles.

Tous les bénévoles du festival pour leur gentillesse, leur disponibilité, leur engagement.

Le crew de l’Xtremefest, Pollux asso pour tout ce qu’ils effectuent jour après jour, année après année. Certains bâtissent des empires alors que d’autres des vérités actives et pérennes.

Tous les ami(e)s et les échanges amicaux avec les nouveaux. Hey vous pouvez venir voir la team du WBZ avec sérénité nous n'avons jamais mangé personne, et nous demander quelle drogue nous prenons ?

A tous les groupes pour leur assaut, tuerie, échauffourée, choc, commotion, émotion, traumatisme, boomerang, rencontre, rendez-vous, retrouvaille, confrontation, révolte, résistance, rencontre, passion, émotivité.

A ce public de sauvage qui a donné la meilleure réponse à la folie : HxC power it’s a same Xtremfamily Blood !

J'espère que vous avez eu du plaisir à lire ce report, bisous & CiaO)))


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Bir (reporter de chronique éruptive pour le WallaBirZine & Mysteriis Moon)


samedi, août 5 2023

XTREMEFEST 2023 - START TODAY


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Si vous savez réparer des K7 audio avec un stylo alors vous êtes prêt à lire ce report.


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Vincent Big Jim à la vidéo, Junk cacahuète à la photo et oim à l'écrit, un trio isocèle représentant le webzine/fanzine/vidéozine : WallaBirZine, avec comme unique mot d’ordre du zguen !

Vendredi 28 juillet 2023 la température au sol est aussi cool que s'annonce cette 10ème édition de l'Xtremefest. Toujours à Cap Découverte, ancienne mine devenu parc de loisirs et d'aventures pour toute la famille, mais avec un déplacement de quelques mètres qui fait toute la différence.

La passion est un feu et non une image immobile, l’Xtremefest a choisi de poursuivre son aventure humaine en changeant de lieu, pour ne pas stagner dans la facilité. C’est dans ce mouvement qui a plus de vie à l'intérieur qu’il parvient à jumeler à son ressac la saveur d’un nouveau rivage.

L’intensité coule comme un rite de passage, un message qu’il faut savoir écouter, Pollux asso et tous ses bénévoles ont bravé la tempête de cette fête anniversaire, de ce nouveau départ, et vécu sans jamais être absent. Bravo à eux !


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Premier constant le lieu est plus grand, mieux aménagé, de suite tu te sens à l'aise, en plein air, comme dans le Gers. D’ailleurs je débute les concerts avec le groupe THE BRANLARIANS, skinhead reggae roots de Preignan rocksteady city beat. Les gaziers de ce groupe ont organisé la semaine du Ska à Toulouse pendant quelques lunes et le festival Rock'n'Stock...Même si la période covid a tout foutu sous le tapis, il y a eu une date de plusieurs concerts à la fête à Preignan pour cet été 2023 avec la participation du trio de punker desprestif Ben&Fist.

Je constate un nouveau line up pour un bon punch, bon mood. Ça dandine du croupion dans la fosse entre Kingston et Brighton avec veste patchée à l’effigie de Sépultura à Motörhead. C'est vrai que côté dance-floor le rocksteady et skinhead reggae des Branlarians & The Slakers a remué le cool, les jupes des filles, et fait gueuler les gaziers avec le déhanché d’Aya Nakamura. Merci pour cette programmation, j'espère qu'il y aura d'autres groupes de cet acabit l'an prochain, du rocksteady au ska, mais pas de ska festif, ne déconnez pas hein !

Le site du festival est donc composé de 2 espaces. Un Off gratuit avec une scène et à proximité une tente de merch pour les groupes qui y jouent. Il y a aussi un village d'exposant avec Mr Cu ! de la Kicking corporation qui était dans son standing de revendeur de merchandising, logeant dans un hôtel 5 étoiles avec baignoire à débordement, et son vendeur de LP de Francis Cabrel couchant dans le van avec les cartons, t-shirts, casquettes, livres, suppositoires. Il y a bien entendu des bars, toilettes, une rampe de sk8, des food trucks, ainsi qu'une animation au doux patronyme ‘’de charcuterie musicale’’, avec un DJ organisant un blind test et que l'on retrouve le soir en mode dancing caliente fiesta del luna.


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La scène du OFF se nomme L'Estafette. C'est surtout une scène itinérante inventés par les fadas de pollux asso (Agitateur musical depuis 2000) et porté par Xfest Org. L'idée est de rallier sur le territoire du ségala et du Carmausin un circuit culturel diffusant un spectacle live en un véritable moment de rencontre et d’échange entre les habitants, les artistes et les bénévoles des associations. Le cœur du projet du festival résonne dans toutes les consonances libertaires, créatives en un manifeste humaniste.

L'autre espace est payant avec la grande scène Family Stage sous un préau (comme à la petite école où Edwige Viala m’avait embrassé de force alors que je rêvais qu’à être dans la Lune) et la fameuse X cage, puis des bars, wc, merch des groupes.

La X cage forme une scène atypique avec de fait une sensation, vision unique, dont l'xtremefest est capable. Cette scène était positionnée sur une plate-forme et forme un cercle quadrillé de ferraille. Si vous avez déjà visionné le film Mad Max 3 vous savez ce qu’est le dôme du tonnerre, sinon un match de MMA pour l’équivalence. Grâce aux grillages les combattants ne peuvent pas rentrer dans le podium pour ne pas gêner les musiciens, mais l'on pouvait y grimper, s'accrocher dessus quand elle était positionnée au camping les années précédentes. Celles et ceux qui avaient l’habitude de s'y suspendre n’ont pas bien saisi l'interdiction de cette édition. C’est vrai que cela enlève au charme, à la Violence scénique, à la beauté du geste. Bien entendu certains y parviennent avant de se faire gentiment déloger. Bon il y a quand même un gars d'une soixantaine d'année, surnom le Gaulois, maçon de son métier, le type est caput (têtu) et c'est peu de le dire, puisqu'il aura passé son week-end a monté dessus. A un moment il est même arrivé à passer entre les mailles de fer pour rentrer à l’intérieur avec le groupe, un gars de la sécu est venu et il est repassé par le même endroit, le filou.

La X cage posée sur la plate-forme a servi de rampe de lancement aux slammeur.ses. Je pense que la renforcer et permettre au public de s'y accrocher l'an prochain lui emmènera une légitimité, ou faudrait rajouter un plongeoir ?


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Il y a eu différents mood pendant le week-end entre hardcore, metalcore et postcore, mais ce premier jour c'était du synthol à la grosse cuillère avec un ball-trap HxC. Par exemple le groupe M.O.S.H a gagné son stage commando dans le Sidobre avec un bataillon de hardcoreux fan de la légion étrangère, pour apprendre la lithothérapie contre un calbas en granit. En étant bas du front le groupe a démêlé son énergie pendant que la fosse se foutait en mêlée. Le public a trippé les côtelettes soniques de Method Of Southern Hardcore sur son punch HxC, avec wall of death, circle pit, slamdiving…Les Toulousains ont fait jouer les mains et les coudes dans un pit qui se chauffait bien en encloscage. De toute façon le public était venu pour cela cette année de toute façon.

J’ai été troublé par TEN 56 et son mood hip hop avec un bruit de fond indus pour un fracas hardcore. Le groupe triture les méandres de la psychologie humaine et inocule ses écorchures musicales comme un venin. Dans la fosse c'était comme quand tu sautes dans le grain bain la première fois à la piscine municipale, impressionnant. Pendant que le groupe murait sa fortification sonique en électrisant une connectivité avec l'Xtremfamily, son rouleau compresseur oppressif déployait sa vigueur et une envergure immense pour une rave-party hardcore où tout se fracasse.


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J’ai déjà vu POINT MORT au Hellfest 2022, chroniqué leur album « Pointless​.​.​. », je voulais voir The Slakers. Vincent Big Jim a adoré le set de Point Mort. Ce qui est beau avec la musique, c'est que tu ne peux pas la toucher, alors qu'elle peut te toucher là où elle sait que tu l'entendras le plus...Ce groupe parvient à désobstruer toute la calamine atrabilaire de son postcore, mais le plus fort c’est qu’une fois la combustion de son résidu pessimiste devenu presque invisible, cela augmente une sensibilité dans sa force sonique, tel un équilibre des forces qui agite, suspend dans le fiel et le ciel une musicalité féroce et féeriquement ténébreuse.

Dans un esprit de guinguette les SLACKERS ont ravi la mixité sociale du Ségala venu danser sur le rock steady beat et ska oldschool des New-Yorkais. Whaouuu quels musiciens, quelle osmose en plus, du grand, très grand groupe. Culte même. J’attendais depuis pas mal de temps de les voir en live et je suis béni d’un set magnifiant à ce point une discographie racée. Le cool des ricains suivait les pas de danse de New-york aux tropiques en venant en Europe tel Ernest Hemingway avec la conclusion que ‘’l’Xtremefest est une fête’’. Une variété d’hymne à la joie et quête mystique du "vraie" concert, voilà à quoi vous attendre en venant ici. Il y eut la cover « Like A virgin » de la Madone interprété en mode duracell.


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Tu cherches toujours dans tous ceux que tu rencontres une réponse. Ce vendredi c'est joué une chair musicale animatrice des volcans et d'orages ensorcelés d'extases, parfait pour permettre à l'xtremefamily de s’agrandir.

A l’xtremefest tu retrouves plein d’ami.es du grand Sud. Gwardeath arrivait avec la saveur de l'océan qui sent le lilas à la fin du mois d'août et Guillaume Circus la crème solaire collée à un ballon de beach volley. Les frangins d'Enlòc avaient du roquefort dans les yeux, les cascadeurs de No Futal ont plié une voiture de location en châtaigne Corse, les Albigeois étaient en nombre à zguener, tout comme le bassin Toulousain était paré à la castagne. Il y a eu à travers tout l’hexagone un aiguillage qui commence à s’étendre de plus en plus comme point de ralliement d’un festival à ne surtout pas manquer. Je pense notamment aux déçu.es du Hellfest, devenu trop grand, trop cher, trop mainstream, et dont l’évolution verse de plus en plus vers des festivals à taille humaine, avec des valeurs associatives, ou en tout cas non porté.es sur la spéculation, le capitalisme et les vertus entrepreneuriales de la société du spectacle.

Back to the real & truth (True) !


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HARD MIND et son HxC metal a catapulté une sauvagerie herculéenne aussi énervé qu’une machine à café Delonghi à tous.tes les combattant.es.

Si la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance Hard Mind l’a bien pigé, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

« Je veux du sang par terre » phrase métaphorique d'avant match en ovalie qui ici a été mentionné par le hurleur du groupe. Grosse fournaise dans la fosse et c'était déjà un gros apéro pour les fans de Terror. Il me semble qu'il y a un nouveau public, apportant une densité plus enlevé. Hard Mind a produit un set électrochoc et le public avaient les dents serrés tout le long. Ouaip c’était dur, ample et un beau bordel partout. Derrière la férocité du groupe et la hardiesse des guerrier.res, les gens prennent leur panard, peinard aussi, sans problème.

TERROR n'était pas venu pour épiler des framboises, Très groooooosse charge des Californiens, d'une lourdeuuuuuuur apoplectique. Au jeu de puissance le groupe a poussé la fonte d'un public en acier trempé...de sueur. Ce fut une grosse mandale pour un gros choc. C'était un mur à escalader avec le plomb du soleil de Californie et l'asphalte de Los Angeles comme tapis de réception. Un quinquagénaire avec un t-shirt de Gorilla Biscuit a fait du slamdiving galipette à fond les ballons. L'agitation dans le public était comme une nature sauvage, elle s’agitait parfois jusqu'à atteindre la douleur, comme un tatouage d’ecchymose sur une peau collante. Ami(e)S du pit, la douleur partira une fois qu'elle aura fini de t'enseigner.


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LANDMVRKS a réactivé son patchwork musical metalcore, son épaisseur et son dépouillement avec concision. Le jeune public est friand de cette homogénéité sonore, que l'on retrouve d'une autrefaçon chez POGO CAR CRASH CONTROL, dont les paroles sont repris dans leur intégralité par les premiers rang. Les deux entités ont promulgué cette ferveur idoine à une jeunesse cherchant ses modèles dans l'attractivité pléthorique du web.


MADBALL est venu comme une extraball hardcore sauce harissa, en démantibulant une déflagration du beat de la grosse pomme pour faire de la compote dans le pit. Miam, miam. Parce que dans la fosse s'était un assortiment de couteau à huître à ouvrir des poches d’air et de brèches, avec des circle pit façon course poursuite et dérapages en voiture avec Pierre Palmade sur le parking d’Auchan. Freddy Cricien est revenu à l’Xtremefest avec une étincelle de mobylette dans le starter qui n’était pas là avant. Aussi rebondissant comme balle de flipper le gars a poussé les compteurs des moteurs à explosion du pit dans le rouge. Carrément !


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Les grands winners du jour sont :

Les personnes innovantes venues à vélo depuis Carmaux (elles se reconnaîtront) et qui ont inventées une piste cyclable dans la nuit de vendredi à samedi pour éviter la maréchaussée et rejoindre leur home sweet home, elles vont recevoir gratuitement sur leur téléphone des publicités de poche urinaire.

Puis il y a la personne qui s’appelle Serge, fan de vide-greniers qui marche les mains dans le dos, elle sera adoptée par un couple de hollandais dans leur mobil-home à partir de l’été 2024 et fera une étape pour l’Xtremefest l’an prochain.

Bravo à eux !


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Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au us d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.


Daily report du vendredi par Dolmen Production pour Xtremefest !



vendredi, mai 12 2023

Fleur, poing et gémissement bestial


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DEATHCHANT est un groupe de heavy psyché proto-metal américain, son dernier album, intitulé « Waste », il est sorti le 25 juin 2021 RidingEasy Records, il est composé de Lemieux au chant et à la guitare, George Camacho à la basse, Colin Fahrner à la batterie et John Belino à la deuxième guitare.

Le son du hard rock britannique classique constitue l'ADN de Deathchant, le rock psychédélique apparaît comme plus fantaisiste qu'autre chose, pourtant le groupe a bien planté une graine en ce sens, parfois des solos stellaires viennent ramifier le heavy de la NWOBHM puis il y a un virage sous acide dans la contreculture psychédélique. Pour l’épaisseur le groupe fait tourner l’huile de vidange doom et stoner en graine.

Le quatuor Heavy rock de Los Angeles est un parfait mélange de Thin Lizzy et The Melvins. Après avoir écumé les scènes de festivals de renom tel que le Metal days, Sonic Blast, Red Smoke Festival ou encore le Devilstone Fest, il débarque en Europe pour une tournée 2023 des club et passent par Castres ?!?

Merci à l'asso La Lune Derrière Les Granges et Aux Ateliers une fois de plus, une fois encore. Pas l’habitude du tout de ce genre de groupe ici, donc très content, surtout le jour de mon anniversaire. The cherry bomb on the cake !

Dès le départ Deathchant fonce tête baissée sur les rails mercuriels et fait rugir sa rafale rétroaction glissant constamment à travers leurs mitaines huileuses. Le ton est assez fou comme une ambiance et une attaque boogie-riff du début des années 70, mais pas aussi "flou" qu'on pourrait s'y attendre d'un groupe de stoner. Ne lâchant pas le pied un instant sur la pédale du carbu, le groupe démarre en faisant crisser les pneus d’un riff mémorable, saturant l’espace des ateliers d’une suie sonique. La fuzz s’immisce absolument partout, ça bègue et forme une patte de grumeaux qui sort des enceintes assourdissantes, les amplis Marshals sont à 11.



Le groupe électrocute un boucan imprégné de rétroaction heavy rawk hi energy de Motörhead, et quand le chaos prend fin le groupe continue comme si de rien n'était, jusqu'à ce que la chanson se termine avec encore plus de bruit. L’impact est prégnant, décuplant les effets de distorsion et d'amplification et les messages subliminaux d’entités spirites font leur fuzz dans la tronche. Le son est épais et saturé, du feedback étrille, la lourdeur fait son quintal, les poses des musiciens spinal tap sont magnifiques.

Lemieux et Belino montrent leur connexion habile par un échange vertigineux de riffs. Un travail de plomb accrocheur est affiché, alors que le rythme est maintenu par le batteur Colin Fahrner et le bassiste Greg Camacho. La voix de Lemieux, bien que déformée, sonne bien elle évoque des comparaisons avec le hurlement de Big Business/Melvins Jared Warren ou d'Austin Barber d'Oakland's Saviours.

Débordant de riffs du salpêtre de Corrosion of Conformity, du magma heavy de High on Fire, du psychédélisme fuzzien de Californie de Fu Manchu, avec des ambiances et musicalité à la Maiden surmontés de riff des démos de Metallica, l’on trouvera dans ce style des incantations stoner de Spiritual Beggars au gueulard d’Orange Goblin, une épaisseur du doom de saint Vitus et en faire mousser la Cream du protometal Thin Lizzyesque.

Les gros crasseux ont graissé les manches de leur 6 cordes devant 10 gugus, 2 pelés, 4 poulettes et un tondu, pour un nuitée d’acouphènes et un putain de set trippy composé de guitares boursouflées et floues sur un rythme de braise volcanique, un ton stoner, une atmosphère dense, un son bruyant, lourd, agressif, des progressions d'accords plutôt prévisibles, mais toujours accrocheuses, avec lesquels Deathchant nous sodimisera les cages à miel pops.

Le groupe est aussi méchant qu’un grille-pain, c’est-à-dire qu’il n’a pas l’air mais une fois que les tartines se sont quillées tu te crames les phalanges en essayant de les désobstruer du piège brulant.

Profitez des superbes photos de Junk sur la page FB du WBZ.

Merci au team La lune derrière les granges, aux Ateliers, à Deathchant, à Junk Cacahuète et jus d'orange.


Deathchant ce sont les flammes de l'enfer tapageuses, hautes et fortes, brûlant dans un feu éternel, elles dévorent tout sur leur passage, laissant derrière elles un monde en braise. Si mes antennes ne s'égarent pas, il y a longtemps qu'il n'y a rien eu d'aussi fort pour s'emparer de la libido des masses !




samedi, août 31 2019

HARDCORE LIVES, AGAIN & AGAIN

XTREMEFEST - Dimanche 04/08/2019


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Merde, le réveil n'a pas sonné !


Ah mazette je ne peux pas le croire,,,l’excuse bidon...Nan, franchement, le crew du W.B.Z est humain, et on était tous aussi crevés qu'un vieux pneu de brouette. Bien entendu que l'on a les glandes, surtout que Jodie Faster et Krav Boca ont apparemment mis les bouchés double et incendiés les gaziers autour de la X Cage. Les Xtremefesteurs.euses s'en souviennent encore...


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Le pop punk power rock emo de LOST LOVE a incendié nos petits cœurs d'une tendresse infinie. Parce qu'avec son chant sucré, ses mélodies émotionnelles, le groupe a trouvé la brèche pour y remplir ce manque d'affection que tout le monde possède. Leur concert était fluide, dans une détente de bar concert, sans chichi, tout simplement frais, à la cool, avec cette part de fun. Pas trop de monde, c’est le dernier jour et la fatigue se fait sentir.



Ahhhhhhhh les cousins de Montréal, c'est toute une vieille histoire de fraternité inégalable. C'est coOol que chaque année il y ait au moins un groupe Québécois à l'Xtremefest. Till de Guerilla Poubelle était à la guitare en replacement du second guitariste rentré précipitamment au Canada.

Un truc encore plus cool, et ce n'était pas prévue, ça s'est effectué à l'arrache, près de leur merch, aussi impromptu que sympathique, retrouvez Guilhem Benard, le bassiste/chanteur/compositeur de Lost Love en ITW.




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Je ne sais plus qui a dit que La jeunesse est le temps de la stupidité exaltée, mais il a jamais vu un concert de PEARS.

Saperlipopette, le chanteur ressemble de visage à un mix de l’acteur Denis Lavant et de Steph du fanzine Rad Party et du groupe Crippled Old Farts. Il a l’élasticité scénique de l’iguane (Iggy Pop) aussi. Avec un style de punk âpre et rêche, le groupe a solidement ouvert les veines à une musique dont on retrouve les bouts de verre du côté des Stooges, Poison Idea, Black Flag, et un truc mélo à Pennywise. Ce groupe a écrémé un nombre imposant de bassiste, donc je ne me focalise pas trop dessus, c'est stupide, oui je sais, ceci dit c'est mon côté punk, comme celui de Zach Quinn le chanteur, avec ses mimiques et son engagement scénique. C'était un set de furieux et intense pour ce band de la Nouvelle-Orléans (NOLA°), et second passage dans le trou minier.

Toujours avec le label Fat Wreck Chords, leur dernier album est un split avec le band Direct Hit, intitulé « Human Movement », sans chercher à amoindrir, pas plus qu'a métamorphosé leur musak, Pears élabore comme sur scène un état d'esprit frontal et assez brut de décoffrage. C'est ce qui attire en premier, ce côté sauvage, impulsif, que l'on entend dans leur punk sans problème, puis vient cet esprit baroudeur et frondeur, avec cette saleté dans le son, quelque chose d'ancien et d'oldchool qui se vivifie ardemment sur scène.

Je ne sais toujours pas pourquoi je confonds Pears avec Clowns ?




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Les taxidermistes du rock figent le bordel avec un arôme de poussière. Ce n’est pas que ce soit sans vie, ni mortel, on est juste embarrassé comme une mamie qui pleure devant son petit chien empaillé.

C'est peu ou prou ce que j'ai ressenti devant THE DOPAMINES de Cincinniti, de Cincintati, sapristi ce n'est pas facile à dire, Cincinnati, ah si.

Leur pop punk rock mélodique fut servi avec des morceaux de sucre mélodique et des vannes entre les morceaux qui tombent à l’eau. Du genre « Heyyyyy, ce soir il y a les Toy Dolls » alors qu’ils étaient la veille. Plouf ! Va chercher au fond du lac.

Les chœurs étaient très cool par contre, vraiment dans cette fluidité qui fait tout le zeste du style. Après c'est agréable, on tapote du pied peinard, bon, le moment est agréable (ouille répétition, c’est quand tu ne sais pas quoi dire d’autre en fait), on va pas chier dessus trois plombes non plus, parce que les gaziers avaient un peu la tête ailleurs je dirais. Ils avaient bu des coups au goulot avant de monter sur scène, et même pendant le show, mais comme ils sont Américouains ils font le job, sans problème. Ça papote sur scène comme des filles un soir de match de foot, puis ça vante les mérites du Gin, enfin du hard Gin exactement. Un sXe ne fait pas la différence à part que cette obsession alcoolisée est lancinante pour employer un euphémisme, et le set est passé avec la même passion qu'un lundi soir de Novembre.



Ils reviennent pour une dernière, A cappella, sur une histoire de consanguinité commune à une chanson paillarde. Le sXe que je suis estime comme il se doit cet esprit festif à la Patrick Sébastien.


Dictature festive

Moi : ‘’Sus à la dictature festive, le tourner des serviettes, je suis contre.’’

Toi : Ah le rabat-joie gougnafier de sa mère

Moi : ‘’Heyyyyy mais cela n'a rien avoir avec ma génitrice.’

D'ailleurs à chier sur la gueule avec votre réseau social.com, allez plutôt sur Brizzly.com, c'est comme des chiottes publiques, tu chies ta phase de mépris et la chasse évacue ton purin de suite, tout disparaît sans faire chier personne. Cool Non ?


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BIRDS IN ROW a été l'unique band du fest à avoir des atmosphères aussi contrastées, avec une telle intensité (calme et tempête).

Gratter la noirceur de l’âme pour y trouver la puissance de la quiétude. Faire tonner les brisures émotionnelles.  Appesantir les doutes pour planter à même la chair de l’amertume. Puiser dans l’affect et rugir le fiel du crépuscule de l’âme jusqu’à l’aurore d’une vérité intimiste. Birds In Row c'est tout cela à la fois.

C'était chaud, doux, pur. Mon seul regret du festival, ne pas avoir eu la possibilité d'interviewer le groupe, c'était prévue mais leur retard sur le site à engendrer la suppression de celle-ci. De plus l'album solo du chanteur/guitariste de B.I.R « whatever it takes » est tout simplement une merveille.

Quentin Sauvé a complètement compris qu'il faut dire les choses secrètes du cœur, après il est trop tard.  




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Les coupains des punks, GUERILLA POUBELLE, sont venus foutre le bordel avec la flamme, et toujours une intelligence fiévreuse à élever le débat sur les bases des liberté communes et les valeurs D.I.Y. Le set était forcément cool, tip top comme on disait dans les 90's.

Le public s’est abreuvé à la source de GxP, c’est sa génération, plus de 20 piges d’existence, le groupe parle désormais à tout le monde. Le public est dedans, à balle, c’est fun, précieux.

Le dernier titre c’était l’immense « Prévert, Kosma, Paris » avec en renfort Olive de Justin(e) et Mathieu (Lame Shot) aux guitares, et Till uniquement au chant se faisant porter par le public pour le refrain final. A cet instant précis il y a une incroyable connexion, on la sent forte, puissante et belle. J'ai toujours perçu la fragilité de ce garçon, et là, je ressens son besoin de dépendance affective, d'une jonction entre ce qu'il transmet depuis toujours et le poids de ses chansons. Puis ce plaisir de chanter. Cela vient des profondeurs du cœur, on le sent, cela nous met en joie. C’est important de sentir le crépitement joyeux du chant. Le débordement qu’il provoque à un effet relaxant et énergique.

Guerilla Poubelle c'est vraiment la communion de la famille...Punk !




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MOSCOW DEATH BRIGADE et leur electro pounk rap a mis le public dans la poche de son dance-floor furibard.

La Family Stage est pleine pour un mix batard d'hardcore punk et d'électro rap, et pour parfaire une éducation rêche avec le trio de dissident russe masqué, composé de Vlad Boltcutter, Ski Mask G au microphone et Unknown DJ aux platines. Dans les rangs de M.D.B on retrouve des membres de Siberian Meet Grinder, présent à l'édition 2016 de l'Xtremefest. On poursuit donc ainsi dans la tripaille bourrut et efficace puisque on rejoint les accointances du militantisme des Bérus, la mitraille froide et brut de décoffrage de Metal Urbain, du pungle (punk et jungle) et parfois un brin de synthwave (ou eurodance) comme avec leur titre "What We Do". Le public Xtremement ouvert du festival s'éclate avec tous les codes du hip-hop, electro, punk de la gauche de la gauche.

M.D.B c’est une forme de démocratie participative où les citoyens connaissent leurs droits tant qu'ils savent les préserver. Le groupe aplatit avec morgue la pop mondialisée qui s'est emparée de tout. À cet effet, il semble qu’aujourd’hui il faut tout expliquer, le pourquoi du comment, et tout remettre en cause pour ne pas froisser une communauté. L'époque semble/est poli/policière, l'unique solution de liberté en suspend demeure c'est quand que tu vas cracher ta révolte bordel ?

Chez M.D.B le crachat a le goût d'un lama et d'un drôle de dromadaire. Je suppose que sous un masque il y a le fils prodigue de Boris Eltsine et des pussy Riot. Oui je sais qu'à trop supposer on en arrive à se faire passer un suppositoire pour éléphant sans rien sentir, ou peut-être même juste une vague odeur de merde sur le bout des doigts.

Selon le philosophe Alain, « l'homme s'ennuie du plaisir reçu et préfère de bien loin le plaisir conquis », à la fin du set explosif du trio, il ne fait nul doute que le plaisir a été conquis avec le faste du collectif.

En russkof cela se dit : Круто! ( prononcé krouta) = cool / trop bien.




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  Il y a deux ans auparavant on avait pris une torgnole monumentale avec NOT ON TOUR.

J'avais ameuté à corps et à cri autour de moi sur la prestation des Israéliens. Bim ! Le quatuor a produit un superbe foudroiement avec un set remplit d’énergie punk rock et d’une sensibilité avec le chant parfait de Sima (et cette tenue, la classe). On s’est régalé une fois de plus devant la Zguen Stage.

Le concert est volubile et nerveux, on suggère au groupe '' Mais n'allez pas plus vite que la musique, on voudrait en profiter un maximum ". Les titres sont courts, alors exécutés en accéléré je ne te raconte pas les étincelles...Très rapidement, le groupe s’empare de la scène, du public et de sa musique avec une forte amplitude.

Le batteur est un dingue, c'est au millimètre, pinaise. Le groupe envoie l'incendiaire de ses nouveaux titres, issus de l’eXcellentissime album « Growing Pains » sorti au printemps 2019. Junk Cacahuète & et Big Jim Tonic ont pris une claque, une fessé cul nu pour leur première, c'est normal, et même si j'avais prévenu.


L'apparition de ce que l'on a espéré transforme le silence en vacarme. Le bourdonnement de plaisir qui s’en suit justifie à lui seul cette état de béatitude obtenu après leur concert.

Leur hardcore punk est hyper accrocheur, et à chaque passage la claque reçue est commune à une révélation. Similaire à un espèce de vertige que nul paléoanthropologue n'avait encore validé la variété.




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Souvent on donne le La (440 hertz) pour aboutir ensemble à la même conclusion.

L’ingé son de LIONHEART a cramé le concert. De la purée de bouse inaudible. On lui a fait le signe de mettre un bémol indiquant à l'exécutant de diminuer ses exigences ou assouplir ses interdictions. Mais peau de zob, rien n'y fait. Les ingé son de la salle de la musique étaient dégoutés de la vie, les bras ballants, en sachant que cette catastrophe inaudible allait leur retomber sur le rable. Donc on rectifie le tir, le son de Lionheart ne dépendait pas du professionnalisme des ingé son de la salle de la musique.

Avant cela, tout le monde attend d'être enseveli dans le bulldozer HxC façon Hatebreed & consort. Et quand ça démarre, sur scène c'est la grosse escalade à la parade du mâle, le groupe envoie la fonte, une pression constante que le pit agglutine avec une ardeur cathartique. Mais des enceintes sortent une bouillasse de grave et des miaulements de riffs.

Les lions ne se soucient nullement de ce que pensent les moutons. - d'après un passage dans Game Of Thrones

Je ne suis pas certain, car le remords est une morsure qu'on parvient difficilement à chasser le regret. Lionheart en aura fait les frais dans la salle climatisée.


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Voici venu le cas de PROPAGANDHI.

Bon excusez du peu mais il y a des musiciens sur scène. Ahahah !

Fait pas la gueule, on peut s’marrer un peu nan ?

Ce groupe parle dans une tout autre tonalité. Oui cela détonne davantage que la présence de Svinkels à l'Xtremefest par exemple. Pourquoi ? Disons que ça taquine sur scène, il y a de quoi s’en foutre une pleine varappe au-dessous du sol. Les connaisseurs apprécient le rendu musical, on distingue dans le public le passionné de musique et d’informatique tout à la fois.

Le groupe fait ses gammes majeures, mineures, chromatiques, diatoniques, dissonantes, gamme de couleurs, toute la gamme de sentiments, tout y passe… Les hauteurs des notes – leurs fréquences – sont fixées par une émotion très fugace mais intense si l'on arrive à se mettre à cette hauteur de vue sonique. Il faut dire que le choix de certaines combinaisons de notes reflète les lois de l'acoustique, d'une part, et celles de la physiologie du système auditif humain, d'autre part ; ils créeraient une bonne consonance acoustique en somme. Tu n'as rien compris et bien dans le public c'était pareil, puisque sous des regards hagards alors que leur souvenir était davantage acoquiné avec la prestation plus accessible et malléable des Toy Dolls.

Je vais me mettre à ce niveau Toy Dolliens et tu vas saisir, en résumer : Propagandhi a élevé le ton sur tous les tons.

Les canadiens ont fait la part belle à leur dernier opus « Victory Lap » sorti en 2017 chez Epitaph, mais il a aussi donné dans sa discographie alléchante de quoi fournir du bois dans son brasier progressiste, et fait vibrer la corde sensible avec celle d’une guitare en bois électrifiée.

Ce qui est étrange c'est que le groupe même en étant brillant et parfait, une forme de passivité nous subjugue aussi tout à la fois. Je me suis dit que cette passivité était une discipline vive et son excipient le rêve qui en découle, sa forme de lutte à s'accorder sur cette montagne musicale.




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Cette édition se termine sous les secousses des grosses burnes à MADBALL, et c'était comme faire du bilboquet avec une boule de bowling. 

Ce fut le prélude non pas de Bach, mais des hostilités, car dès le premier morceau le pit ressemble à une compression de César mais dans une casse à bagnole. Il n'y aura aucun contraste, pas plus que de crescendo émotionnel, le son devient immédiatement gigantesque, l'intensité, elle augmente en décibels me semble-t-il même. L'immense Freddy Cricien crèvera l'écran de nos nuits blanches à force d'un larsen contiguë après les secousses de son band...et l’érectile ascension musicale nous tombe sans arrêt dessus comme un corps mort pendant un coït. Beaucoup de classiques seront interprétés dans le tumulte façon allegro HxC.

Madball s'est tout une identité sonore (hardcore metAl) et géographique (New-York). Un culte à lui tout seul, de ce fait un concert d'approbations se fait jour dans la salle en même temps que le bruit d'os qui craque. C'est étrange nan ? Pas tant que cela en fait.

Le letmotiv du combo ? Balancer un gros mur de parpaing sonore pitiiiiin. Souvent on retrouve le même thème musical répété à plusieurs reprises pour insister sur une idée ou une affirmation, ce qui rejoint la maxime préférée de Jello Biafra : Éduquer c'est rabâcher. Dans la fosse ça dégouline de la sueur, du pue, du sang et peut-être même du sperme. Parfois on entend remonter : « Oh les gars, allez-y piano tout de même » puis en retour : « Diiii quoi, hey, où est ce que t'as vu autour de toi un Richard Clayderman Bro ! ».

Les titres "Hardcore Lives" et "Doc Marten Stomp" vont mettre au tapis un public K.O. Au WBZ on remercie Chris Tattoo pour les t-shirts, nice !




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Merci, merci, merci au crew de l'Xtremefest dans sa globalité, à tous.tes ses bénévoles, à Pollux Asso et sa cohorte collégiale d'associations autour d'elle pour ce week-end orgiaque. C'était parfait une fois de plus, rien à redire, un palier est franchi haut la main à chaque édition...et le public en traduit la même folie, intensité, communion, c'est vraiment très coOol & fun. Pendant 4 jours, les équipes de l’association et 250 bénévoles, ont accueilli avec enthousiasme plus de 7000 festivaliers et une quarantaine d’artistes nationaux et internationaux.

Pendant que le site se vide, l'équipe du WBZ est éreintée et tous les staff pour recouvrir l’événement se retrouvent pour finir la nuit au barnum du bar orga, avec les bénévoles, etc...Il y avait Gwardeath avec un shirt indiquant religieusement les eaux thermales bénites de Lourdes pratiquant le smurf et le paso-doble karatekacore sur des beats outranciers, un gentlemen je vous dis.

Pour la partie after-musak, c'était Clémentine et les Derniers Dinosaures, un groupe de reprise de gloubiboulga régressif en version pop punk, lequel a fait de la prose infantile...


Bisounours

...alors que juste après il y a eu de manière imprévu et spontané Poésie Zero déclamant son lyrisme à l'état brut. Mais j'étais déjà partie comme je devais me lever très tôt pour aller gagner ma croûte. Le dégoût avec extra-balle pour celle-là, pfffffffffff.


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Ce report est tout spécialement dédié à Rachid, frère de cœur méditerranéen, on compte sur toi l'année prochaine.

Salut à tous.tes les copains et copines, vous êtes géniaux on se revoit l'an prochain, en 2020, Pollux fête ses 20 ans, la fête sera encore plus belle, c'est certain ; )

Tous les groupes croisés pendant le festival vont tous enregistrer cet automne 2019, tous sans exception, et il y en avait un paquet. Cela promet un début d’année assez volumineux.


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Chacun veut vivre sa vie comme il la voit/perçoit, c'est un impératif pour ne pas devenir fou, et c'est comme il la sent pour les plus fougueux.ses, comme il l'interprète pour les rêveurs.ses. Cette évidence vous la trouverez à l'Xtremefest, mais n'attends pas trois plombes pour prendre ton ticket !


Retrouvez tous les lives, ITW de cette journée, captés par Big Jim & Junk via la chaîne youtube WALLABIRZINE ; et les photos de Junk Cacahuète et jus d'orange sur la page FB du WBZ.


Fine


samedi, août 24 2019

IF IT'S TOO LOUD, YOU'RE TOO OLD


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XTREMEFEST - Samedi 03/08/2019

Chaude ambiance à Røckaway Beåch, enfin...dans le trou de Cap Découverte pour le record du monde du plus grand circle pit aquatique. Le résultat fut une très Grosse poilade et un pari tenu face à cette connerie monumentale !

Le crew de l'Xtremefest a de la suite dans les idées et une couillardise à la hauteur de ses ambitions fraternelles. Créer un festival en osmose avec les relations humaines et la sérénité festive de cette liturgie sonique, rejoint le projet de cette farandole nautique, en adéquation participative avec le site de Cap Découverte. L’équipe du WBZ a concouru à cette offrande aqueuse avec une ostentation naïve pour Junk Cacahuète par le biais d'un déguisement à fourrure. Avec un tel truc sur le corps et par temps sec c'est très vite insupportable, le hic c'est qu'une fois dans l'eau, certes tu n'as plus chaud mais tu coules avec le poids trempé du bordel. De plus un circle pit dans l'eau entraîne une force centrifugeuse assez forte pour être emporté. Junk en a fait les frais, dès le premier amorçage du virage il est parti à l'extérieur de l’aquapit et dans les profondeurs du lac. Pitiiiiin ! Il n'y avait que la go-pro qui dépassait de l'eau.

En fin de matinée c'est au camping dans la « The Cage » que Justin(e) et Ta Gueule ont jugulé la torpeur des festivaliers avec l'élan ensoleillé de leur filé le modjo, c'est donc à couille rabattue et avec le « It takes a revolution, to create a solution » de Bob Marley que les deux groupes ont satellisé leur vigueur et empreinte musicale.


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Le bon esprit de JODIE FASTER sur scène avec un humour à la hauteur des lignes de conduite qui prévaut quand on maintient une osmose relative pour un set de speed HxC oldschool, a fluidifié la vigueur brève de leurs titres.



2mn par morceau, heyyyyyyy, la précocité est de mise dans ce rapport de force brut et d'éclat de ferveur. Les Lillois sont décisifs, l'essentiel de leur hardcore se détermine autour d'une corrélation sonique sommaire à l'efficacité prégnante. Le son clair détermine déjà à la base une ligne de conduite oldschool. On est dans un art qui se prive d'artifices, et le groupe affichait cette impatiente de vivre jusqu'à la lie, avec la vigueur de faire déborder son environnement.

JODIE FASTER est percutant, mordant, incisif. Le groupe a traversé l'hexagone pour bouillir son hardcore dans la cage de l'Xtremefest et sur la Zguen stage. Retrouvez-les en ITW, en plus ils ne mâchent pas leurs mots.




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Samedi c’était costume paillette et maquillage pour la seconde année, pas mal de personne ont répondu à cet appel. Dans la salle intérieure le bal se passe devant un travestissement plaisant et bon enfant, avec déjà des costumes partant en lambeaux de lépreux dans un pit effervescent.

Le chanteur de REAL DEAL a fait le showman, dans le bon sens du terme. C'est à dire qu'il a maintenu avec enthousiasme son pit dans un état de fébrilité active. Rien à voir avec Robbie Williams qui est selon lui : « Un artiste né. Quand j'ouvre mon frigo et que la lumière s'allume je commence à chanter''. Tu vois c'est différent hein !

Le concert avait des atours de hargne et d'intensité, le groupe ne joue pas des coudes pour émousser, il apporte avec des riffs renforcés et des breaks catalyseurs une empreinte convaincante. Le public en a reçu la vibration comme une réussite (Pas le jeu de carte, hein).

L'expression « l'échec est une ecchymose » est fausse, demande à Rocky Balboa le nombre de fois où il a réussi son coup, il avait le même physique que Quasimodo après, et je constate que l'énergie que Real Deal a assaisonné n'a pas tourné au vinaigre, mais a délibérément marqué les corps et les esprits de contusions.



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L'intensité d'action brutale de MONDE DE MERDE a démontré que le public de l'Xtremefest ne cherche pas la merde d’un autre comme des chiens truffiers devant un composteur d'appartement.

Le groupe nous met le nez dans le bousier contemporain en nous hurlant que le mal métaphysique c'est l'imperfection du monde, et que le mal physique c'est la souffrance. Leur set insurge une primauté de volonté opiniâtre d'aller au cœur des choses instinctives, et d'accoler des breaks instantanés, toujours sur cet état transitoire de la fugacité de l'existence. Je soutiens que ce groupe est beaucoup plus philosophique que brutal. Il donne à mouvoir bien plus qu'un monologue de moraliste, boooooon, ce n'est pas évident d'en concevoir l'ensemble avec des titres aussi bourrus et rapides, soit. Cependant, passer à côté de la globalité de Monde De Merde c'est se pourrir soi-même.



Au WBZ on a la philosophie de vie bienveillante de Jacques Dor « On n'attend pas le bonheur, on ne court même pas après. On le fabrique, avec trois fois rien, ce qu'on a : un sourire, un mot, un élan, un vertige. C'est artisanal le bonheur, ça ne tient à rien et tout à coup, ça tient à toi. ».

Ce groupe fait de même. Il n'a pas abouti à un précipité farouche avec sa musique sans rien pour en accompagner l'existence. Derrière la brutalité d'action musicale se révèle une gestation de contraste, de nuance, une épaisseur, si c'est trop rapide pour toi, si tu n'as pas eu le temps de tout percevoir, et pour éviter que tu te réveilles à 35 ans pour te demander ce que ça veut dire « MONDE DE MERDE » ? Ce n'est pas que t’es indiscret…c’est juste que t’es un con ! », il y a une ITW du groupe qui te permettra de saisir, en autre, ce qui se cache derrière cette sentence.

Quand on parle de musique violente dans l’itw on entend le mot contemplation. Cela peut paraître surprenant et contraire, pourtant je trouve que l’on écarte trop souvent cette réflexion dans le punk. Musique brute et spontanée s’il en est, en omettant toute la réflexion en amont qui en découle, la gestation, digestion qu’il y a avant de tout jeter en pâture d’un bloc instantané.  Comme on peut vivre dans un monde de merde tout en conservant un regard lucide, ouvert et bienveillant, parce que l’on est là, présent, détaché de tout venin mais pas de la bestialité que l’on sécrète de façon naturelle. C’est un équilibre précaire en soi et au dehors. Ce groupe en a compris la juxtaposition, le contrepoids, la forme, la posture, la mesure et le déséquilibre.




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KIDS OF RAGE est un groupe dont le patronyme le porte à provoquer chez la jeunesse pimpante une farandole de torgnole dansante et d'entamer avec un jiu-jitsu chorégraphique hyper tonique.

Le groupe a fait son job comme on affirme dans le jargon journalistique quand on minaude près des petits fours. C'est vrai quoi, le chant était impeccable, le rendu propre, il n'y a pas eu d'exagération, d’ennui, le groupe a mis tout le monde en accord avec sa prestation, son attitude offensive et fun. Bien entendu c'était une évidence, avec son HxC enduit de mosh-part, les Barcelonnais vont à l'efficacité première, et cela s'en ressent fortement partout. Suite à la fulgurance du concert de Kids Of Rage, Junk souhaite (re)monter un groupe de punk-HxC. Si vous êtes intéressé.es contactez-le sur le page FB du WBZ.



Pendant le concert, il y avait un jeune garçon au dynamisme éreintant, il sautait comme s’il était sur un trampoline. Il me semble qu’à son âge je n’avais jamais osé gambader de la sorte avec autant d’insouciance et d’insolence. Alors maintenant je sais que ce n’est plus la peine d’en convenir, de plus, mes articulations ne tiendraient pas les chocs.

Doit-on dépérir inexorablement même en étant enthousiaste devant le set de Kids Of Rage ? Vous avez 2 heures…



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J'aurais franchement aimé jouer à tu me tiens par la barbichette avec le bassiste de NEGATIVE APPROACH. Heyyyyyyy même la chèvre de Monsieur Seguin n'en avait pas d'aussi aguichante, demande au Loup si tu veux.

Le punk est une crise d'adolescence, un cri d’hystérie collective pour certains redresseurs de torts. Pour d'autres il est fondamentalement un espace de liberté, un droit de parole légitime, une lutte (et parfois/souvent intestine), de récriminations, de refoulement épars, puissant et profonds.



Groupe culte munit de titre missile surpuissant, avec une discographie très réduite mais Ô combien déterminante, et qui a jalonné la piste pour de nombreux groupes par la suite, il est et demeure une fondation du punk. Le chanteur John Brannon, n'a pas décroché un mot entre les titres, un self-control de maître tai-chi-chuan assurément. Tiens je vous conseille le groupe Laughing Hyenas dans lequel il a chanté un punk blues intense dans les 90's. Même si l'approche musicale est différente, on reste dans le contre-bas rêche.

L'évidence d'entendre Negative Approach en live me confirme l'influence primordiale que le groupe a pu avoir avec un groupe comme Eyehategod, cela percute à l'oreille et par un larsen si je puis ( sans fond...du verbe pouvoir ) m'exprimer ainsi.

En parlant de puits le groupe était dedans à 350%, et ne demandait au public qu'à les rejoindre pour que la réverbération sonique pousse à la révolte, pour que tout le monde évacue en même temps que leur concision musicale purgative. Même si le guitariste est resté dos au public, et que le chanteur avait une hargne vocale indélébile.

Trois quadragénaires femmes étaient à balles devant moi sur les mélodies punks brut de décoffrage, avec des effluves de oi dans l'esprit. Pendant le set Big Jim me glissa son verdict avec la même vigueur qu’un coup de crosse de hockey dans le foie : “Ils ne l'ont pas déjà joué celle-là”, et je sais qu'il n'est pas le seul à le murmurer. Ahhhhhhh jeunesse outrecuidante perdue dans ces alcôves brumeuses avec comme unique replie spirituel de savoir ce qu'il y a à manger pour le souper du soir. Salopiaud va ! C'est vrai que tout dans l'attitude, la mélodie est et demeure primitif, le son est crust aussi. Le groupe a joué serrer et il reste vraiment très, très important pour cette sorte de colère, d'amertume, de rancœur, de révolte avec sa tumeur punk salvatrice.

Un très grand moment de punk indélébile assurément, je suis certain que dans sa digestive compréhension, même si la jeunesse s'emmerde les 3/4 de son temps de cerveau disponible, elle œuvrera par la suite à se pourlécher les babines avec ce groupe.


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Le groupe Hollandais NO TURNING BACK a magnifié sa ferveur avec son écrasante sonorité hardcore Californien, en plaquant une énergie considérable dans le pit. Surtout avec cette odeur musquée de transpiration, insoutenable pour les effluves qu'elles faisaient remonter sur celles et ceux qui étaient carapaté.es ou déjà mort à l'étage.

La fosse est très vite devenue une boite de casse-grain avec tous ces pois sauteurs. L'adhésion du public a complété à merveille la densité du groupe.

Dans leur musak les breaks rythmiques soulèvent le flow du HxC au son lourd. On pourrait penser que prendre une telle plâtrée dans la tronche va vous écraser la gueule, or c'est tout l'inverse qui se passe. C'est un rentre-dedans joyeux et léger dans la fosse à bestiau.

Sans alourdir son propos No Turning Back a déposé les claques soniques lui permettant d'astiquer les cages à miel du public, tout surpris de perdre une audition après un tel nettoyage au Kärcher HxC, en plus d'être groogy et super revivifié à la fois.



Quand même, il y avait 2 gars en train de roupiller peinard les jambes écartées dans les gradins, et oui pendant le set de Turning Back, comme quoi hein ? Les berceuses de cet acabit sont très efficaces. Parent, c'est mon conseil, arrêtez le désuet Henri Dez, immédiatement.


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L'intro de scène de THE CASUALTIES se révèle être assez surprenante en soi puisqu'il s'agit du titre « I'am a Rebel » composé par Alexander Young (sous le pseudonyme de George Alexander) pour ses frères dans AC/DC, mais interprété par Accept, groupe de heAvy metOl Allemand. Peut-être est-ce-dû à la petite taille des chanteurs Udo d'Accept et de Jake Kolatis des Casualties ?

Punk oi et refrains de street punk frictionnent le public comme une machine à laver, et fonctionne en mode 90° avec un essorage en règle. Quand tu vois l'état des fringues à la sortie, et ben pfiouuuuut. D'autant plus que quelqu'un a dû foutre de la javel dedans, il y avait des taches blanches partout.

Heuuuuuuuuu, c'est bien de la javel nan ?!?



Les coqs gaulois ont dansé sous l'irrigation d'un tuyau d'arrosage du crew de l'xtremefest en plein cagnas solaire afin de faire retomber les signaux de fumée des iroquois de toutes les couleurs. J'ai vu des crêtes bleu, rouge, manquait que le blanc aurait suggéré le borgne. C'était festif comme concert et les godillots soniques d'Exploited à G.B.H marchaient dans un riffing de rue. La morve pendait au tarin, les poings se sont levés, les gobelets réutilisables qui évitent l'utilisation du verre plastique jetable volaient dans les airs et devenaient donc... jetables. Ça pogottait gaiement en tous sens, un collé-serré de brassage ethnique punk, c'était le souk dans la fosse aurait dit la fille du borgne. Le groupe en plus de jeter en pâture ses titres bondissants nous a prodigué une cover des Ramones, intitulée « R.A.M.O.N.E.S. » chanson de Motörhead, en hommage aux Daltons du punk rock, disponible sur l'album « 1916 » paru en 1991, et conçu par Lemmy.

Ce concert de Street punk a été ce que le fumier est à la culture maraîchère, un fertilisant.



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Sing along et punk mélodique, douceur du soir mielleuse autour d'IGNITE.

Le hardcore mélodique datant de 1993 du combo a souligné à merveille la puissance émotive à la coOol Californienne de ce groupe du Comté d'Orange. Je dis cela au cas où vous aviez une vision très très réduite puisque le Backdrop le stipulait.

Le chant de Zoli Téglás est hyper juste et tout repose dessus. Non que la musique en soi se cache derrière, mais que sa justesse vocale et l'amplitude mélodique qu'il transmet vient se loger en plein cœur. Avec quatre albums et 2 décennies, porteur de paroles humanistes et écologistes afin de jouer de la musique pour changer les choses, le groupe traduit sur scène une force musicale sur laquelle il faut compter. En grattant dans les premiers albums révérenciels, et des covers de Bad Religion « We are only gonna die » et de U2 « Sunday Bloody Sunday », Ignite assure son set.



L'efficacité et le sens de toute musique se mesurent à la façon dont elle devient partie intégrante de soi. Il est plus qu'évident qu'Ignite pointe dans le cœur des choses solubles cette forte émotion subtile. C'était visible auprès d'une femme près de l'ingé son, car elle remuait lascive, et quand vous croisiez son regard son sourire flottait avec le ravissement d’un embrun dans la délicatesse musicale du groupe.

Tout le set fut abouti par une sagesse et force mélodique, et lorsque le trouble s'évapora, les yeux étaient embués, le corps se dérobait à sa mise à nu, le cœur laissa échapper du fond des soupirs des pensées de plénitude vers une latitude optimiste.



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Les cartoonesques TOY DOLLS ont cartooné.

Ben tiens, avec leur caoutchouc punk, vif, élancé, les fringants vieux de la vieille punkitude (Olga l'unique survivant depuis 1979) ont usé de souplesse et de contorsion afin d'ajourer leur plastique musicale extensible. Le public en raffole, c'est sautillant, explosif de saveur colorée, c'est festif, et un samedi soir de carnaval c'est pile dans le jus du Xtremefest.

Si « Vouloir être quelqu’un d’autre c’est gâcher la personne que vous êtes. » selon Kurt Cobain, il est avéré que Toy Dolls est celui qu'il doit être depuis toujours en restant celui qu'il est à jamais...Eeeeet merde, relis alors !



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Séance d’ostéopathie gratuite avec SICK OF IT ALL.

Se faire craquer les vertèbres par les légendaires New-Yorkais demeure une expérience bienfaitrice.

C'est toujours le même concert et toujours la même envie de jouer après toutes ces années. C'est dingue et cela peut-être une définition de la passion me semble-t-il ? Musicalement la formule est éculée, on pourrait affirmer que SOIA est comme ACDC, Motorhead & co, il se satisfait d'une recette musicale unique, ayant labellisé son culte. Aucune prise de risque, le groupe va à l'essentiel, ne recycle même pas, d'ailleurs pourquoi le ferait-il ? Le seul a tourné en rond c'est le public dans des circle pit avec la banane comme sourire. Le groupe est fier, affiche une attitude positive, fédératrice, s'éclate à fond, prend son pied, toujours avec le sourire, c'est imparable comme joie et plaisir fédérateur à transmette.



« Quand je suis sur scène, le sauvage en moi est en liberté. J'aime redevenir un homme des cavernes. Il me faut six heures pour me calmer après un concert. » Angus Young.

Oui le HxC punk de SOIA honore les valeurs du live qui ont fait sa renommée une fois encore, et ce depuis toujours. Le groupe n'a pas le melon en appartenant au culte HxC de la grosse pomme, il a le sens du respect réciproque.

L’Entertainment avait créée des faux-dieux, non seulement au moral mais aussi au physique. Sick Of It All est venu restaurer ce qui avait été perdu, il transforme le corps de notre génuflexion en le rendant semblable au sien avec une honnêteté non dissimulée, avec une fraîcheur de quinquagénaire inusable, comme une claque de vérité en un pur jus de concentré Hardcore !


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Je me répète mais les déguisements ont coloré l'Xtremefest. Au bar du vip, le costume est à la Marine, plein de matelot.es (je suis pas sûr de la féminisation ortaugrafike du mot) Olivier de l'association La Lune Derrière Les Granges ressemble au Capitaine Haddock dans une version de luxe et lounge de la Croisière S'amuse.

En seconde partie de soirée c'est Disco Bestiau avec un DJ qui met le feu à la platine, au sens comme au figuré. Pendant les indécentes beuveries de fin de soirée, je concours contre un pongiste avéré sur une porte dégondée, devenue table de ping-pong sommaire. Cette partie à l'aveugle avec Guillaume Circus permet de vous annoncer un retour proéminent de l'émission de radio Joining The Circus. Hip hip hip !

Sur le dance-floor le smurf rock'n'roll de Gwardeath ne laissa aucune chance aux autres mâles d'épater des femelles déjà sous le charme invertébré du Basque bondissant, d'autant plus munit d'un french flair toujours aussi actif pour caler des jeux de mots très subtils dont vous pouvez en retrouvez la teneur outrecuidante et à la coOol avec son report " Oui aux ambiances foreuses, non aux ambiances foireuses " de l'Xtremefest 2019. Dans le mercato journalistique, sachez par ailleurs que cet imminent personnage du monde libre du fanzinat sera très prochainement à la fanzinothèque de Poitiers dans un rôle d'encadrement.

Rappelez-vous le précepte d'Eddie Spaghetti (The Supersuckers), qui colle à la peau de Gwardeath : « Le rock'n'roll vous maintient dans un état constant de délinquance juvénile ».


Retrouvez tous les lives, ITW de cette journée, captés par Big Jim & Junk via la chaîne youtube WALLABIRZINE ; et les photos de Junk Cacahuète et jus d'orange sur la page FB du WBZ.


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